Oui il y a des méthodes rustre comme dans partout dans le milieu cheval et oui en plus de ce milieu là celui du bucheronnage n'est pas tendre non plus; mais tous les chevaux de travail ne sont pas "formaté" à même titre qu'un cheval de sport pourrait très bien l'être
je parle de débardeurs professionnels qui sont nombreux en Belgique.
Leurs méthodes ne sont pas forcément "rustre" mais par rapport à ce qui est demandé à un cheval de loisir ou sport, le dressage est au mm près et les chevaux obéissent à 100% dans toutes les circonstances.
Même si on pose un entier entre 2 jument (3 chevaux qui ne se connaissent pas) et qu'on leur dit "attends !" ben ils ne bougent pas et attendent, sans se regarder ni se renifler même si ça dure 1/2h. (je parle de chevaux qui attendent plantés là comme des poireaux, pas attachés ni rien, au milieu de nulle part)
Et si le mec est à 20m et dit "2 pas à gauche" ou "recule d'un pas" le cheval s'exécute sans se tromper et à la seconde.
je ne peux pas dire que ce sont des "pratiques douteuses" car la sécurité prime quand on est dans une forêt en dénivelé boueux avec des grumes !
Après l'apprentissage de leur métier les chevaux restent le cordeau posé sur le collier le restant de leur vie.
Mais pour en arriver là il y a eu des coups de sonnette avec le mors de culture.
Moi je fais du loisir monté, attelé bâté, à 4 ans mon cheval était très loin de connaître juste à la voix avance/ recule/ droite/ gauche et il n'a jamais su compter jusqu'à 4.
Quant à lui apprendre à rester immobile, passif et indifférent devant une touffe d'herbe c'est juste utopique !
Je ne parle pas de débusquer 8h d'affilée, pour moi le travail du cheval commence au moment où il monte en bétaillère, pcq toute la journée il va être, que ce soit en action ou en repos, avec le harnais sur le dos, à obéir à des ordres activement, ou à attendre attaché à un arbre (par la tête ou par le palonnier), ou attendre son tour quand c'est un autre cheval ou une autre paire qui travaille... ya pas de "récréation".
C'est pour ça que je dis "formater" plutôt que "casser le mental":
Quand le poulain suit sa mère au bois, il apprend déjà à monter en bétaillère, à entendre les tronçonneuses, à se reposer pdt les pauses. C'est pas un sauvageon qu'on va devoir mettre dans le rang, mais un formatage sur le long terme qui commence avant 6 mois et se finit en début d'âge adulte.
L'attelage revient aussi chez les amateurs et les particuliers qui ont plus de trait qu'avant ... Donc il est temps de chercher des débouchés autres que la boucherie ;)
je suis tout à fait d'accord avec ça, surtout que comme je l'ai dit trouver un jeune trait débourré c'est mission quasi impossible.
Le souci majeur c'est qu'à mon sens on vise une clientèle de loisir qui n'a pas envie de mettre cher dans l'achat... combien de fois j'ai entendu "non mais c'est qu' un cheval de balade" ! justement un bon cheval de balade ou d'attelage du dimanche doit être sympa et sécuritaire...pour cela il faut un très bon dressage en amont... ce dressage a un coût, en temps, expertise, investissement pour le dresseur (harnais d'attelage, infrastructures)
le 2è problème c'est que bcp de sujets ds les races de trait sont devenus inaptes au "sport"... entre les pattes à jus, les pb articulaires, les défauts de modèle (quand on voit les sélection M&A où c'est plus le clientélisme qui prime, devant le physique et le mental du cheval : ces éleveurs se tirent une balle dans le pied !)
comme client des traits je vois surtout des "fans" qui en achètent envers et contre tout (clientèle minoritaire)
des pros (qui auto-produisent selon leurs besoins)
ya déjà peu de personnes qui attellent en général (entre les routes dangereuses, les forêts de plus en plus fermées par des barrières, le fait qu'on doit être 2, le coût du matériel)
et il ne faut pas se leurrer, un cheval de trait c'est plus d'emm** qu'un cheval "normal" donc avec les modèles actuels je les vois mal se redévelopper à leur amplitude d'il y a 100 ans :(
Citation :
ou alors tu cherche des éleveurs qui produisent beaucoup et n'ont pas le temps de valoriser une production qu'ils ne destinent pas en priorité à la boucherie)
ici la majorité des "éleveurs" ont un mâle et une ou 2 juments, qui poulinent chaque année, pas spécialement de connaissances ou d'envies d'atteler, ils ont juste des chevaux pcq'ils ont du terrain et qu'ils ont toujours fait ça et que leur père le faisait aussi. Chez ceux-là il y a parfois des souches superbes, préservées.
Ceux qui produisent bcp c'est pas toujours "joli" à regarder, ils touchent des primes d'élevage s'ils vont au concours M&A et on y voit souvent des horreurs sans nom !
d'où des produits pas forcément aptes au travail (par travail; j'entends juste loisir
= autre chose que glander au pré...
là tu va devoir créer ton "marché" car les "vieux" n'ont pas "besoin" de tes services (pour les pros, ils dressent eux-mêmes, pour les "producteurs" ils ne mettront pas un centime dans de la valorisation surtout si ils ont "toujours fait comme ça et mon père avant moi"
avec des fois des idées bien arrêtées sur la façon de faire, un coup je discutais avec un vieux, il venait d'acheter un entier une bouchée de pain, superbe modèle mais perclus d'arthrose à 14 ans, (raison pour laquelle il l'a payé peu cher)
il a acheté une jument attelée qu'il n'a jamais pu sortir en balade car manque de temps, mais aussi de connaissances : on ne s'improvise pas meneur ! au 1er caniveau rencontré, la jument a pilé et impossible de continuer la promenade.
Et il me disait vouloir débourrer les futurs poulains à l'attelage pour les vendre avec plus-value.
et quand tu dis "mais débourrer ne s'improvise pas" ils croient que du temps de leur père, on ne s'embarrassait pas de tous ces trucs-là, tous les chevaux travaillaient à la ferme, hop il suffit de mettre le harnais et la calèche et roule ma poule...
Complètement déconnectés, à la fois de l'ancien monde où en effet les gens cotoyaient tellement les chevaux qu'ils possédaient ce savoir-faire, et des réalités d'aujourd'hui qui sont que si tu n'y connais rien, tu passes le relais à qqn qui sait faire, et tu le rémunères à la juste valeur de son travail.