Pour moi, la détente porte son nom : se détendre.
Comme avant notre sport nous étirons un peu nos muscles, nous bougeons, nous trottinons, nous nous mettons en condition, eh bien pour moi, il s'agit de la même chose à cheval.
Je monte donc sur Pompon. Je marche sans étriers, rênes longues voire à la couture, pour que tout se place : selle, corps, jambes, tapis, cheval qui se réveille et se décrasse, surtout s'il est en box. Doucement, mollo.
Ensuite, toujours sans étriers, je travaille souvent sur la réponse au poids du corps pour faire des courbes, tourner, s'arrêter, commencer à avoir une réponse avec un minimum de mains. Je raccourci les rênes petit à petit, selon l'attitude et le besoin, mais ça reste long.
Je réveille la machine : d'un pas lent, je cherche l'activité, un peu de réactivité. Je commence les transitions du pas-arrêt. Je mets de l'activité petit à petit.
Pendant tout ce temps, j'écouter et je sens : comment est-il aujourd'hui ? Raide ? Vif ? Peu concentré ? Dans le travail ?
Puis quand Pompon semble décrassé et moi avec, ma petite analyse me permet de savoir ce que je vais travailler et donc vers quoi axer la suite de la détente.
- Souplesse : cercles, contre-incurvation, courbes, petit travail aux deux-pistes selon les compétences du cheval
- Réactivité et rectitude : transitions, figures de manège simples, réponse aux aides
- Equilibre : transitions, réponse aux jambes et poids du corps
Une fois que c'est calé au pas, je chausse et je passe à l'allure supérieure. Pour ça, j'adapte.
Mes dernières DP ne trottaient pas avant de galoper : c'était donc décrasse au galop, rênes plutôt détendues, sans chercher à travailler. Juste du rythme, de l'équilibre, du dérouillage. Je reprenais vers la fin.
Ensuite, calé au pas et détendu au galop, je passais au trot et travaillais comme au pas, donc en m'adaptant au cheval à l'instant T.
Avec tout ça, j'ai de quoi m'occuper 20 bonnes minutes voire plus selon l'état du cheval et le mien.
Pas besoin de créativité : la détente, pour moi, c'est répétitif, toujours les mêmes exercices, à adapter selon le jour et l'état des deux êtres vivants. Donc c'est pénible de faire des ronds dans l'eau et des transitions, mais si c'est ça qui fait du bien à Pompon, eh bien je le fais tant que ça lui fait du bien.
Clairement, je trouve un bel apport à ces quelques minutes au pas, rênes longues, déchaussée. Pour le cheval comme pour moi, c'est de l'entrée en matière douce. Je vois aussi que le cheval se met mieux au travail lorsque je commencer de cette manière, sans le brusquer.