pauline_
C'est chelou d'invoquer, j'ai l'impression qu'il faut apparaitre dans un nuage de fumée ou façon Harry Potter
Pour la formation, je ne vais pas objective, je n'en ai suivi qu'une (celle d'Eugénie), qui est encore plus complète que dans mon année (2020), car passée à 4 semaines de tronc commun puis 2 de spécialité.
Très peu de places car un vrai suivi individuel, et surtout recrutement sur projet pro bien ficelé. Un objectif de vision du cheval dans son ensemble, avec un premier module très réaliste sur la lecture de posture du cheval, parce que finalement la première question à se poser avant de vendre du matériel c'est : ce cheval peut-il travailler?
(et ce n'est pas une blague, des chevaux boiteux qu'on nous demande de seller il y en a .... beaucoup trop. Et ensuite c'est la faute du SF si la selle elle tourne, elle avance ou autres joyeuseté
)
Je ne parlerais pas de l'IF3I, j'ai des retours de BF uniquement.
Les gens ayant suivi pourront mieux en parler!
C'est mon avis, mais la formation de GH semble plus orientée "sellier" (travail du cuir et sellerie en plus du fitting), celle d'Eugénie plus prise en compte holistique du cheval, prise en compte du morphotype du cavalier et fitting en dynamique du couple.
(Je ne sais pas réparer une selle et je le vis très bien. J'envoie a des artisans du secteur. Je ne suis pas formée à intervenir sur ces aspects, c'est pas mon métier. Moi je mets en équilibre et j'aligne les choses)
Les débouchés dépendent surtout de la localisation (forcément, s'il n'y a personne, c'est une place à prendre) et du secteur. Plus facile de réussir en banlieue Toulousaine avec une écurie tous les 5km et une pléthore de cadres Airbus qui ont du budget pour sortir en CSO tous les WE qu'au milieu de la Nièvre où il faut faire deux heures de route pour attraper des clients qui ont tous leurs chevaux chez eux et un panier moyen bien moins élevé (ma collègue de la Nièvre sera consentante à cette transparence). Je stéréotype un peu, mais pas tant.
Et surtout, il faut se dire que le terrain c'est 20/25% du boulot.
Le reste, c'est du quotidien d'entrepreneur: - prise de RDV, gérer les 25 canaux d'arrivée des demandes, caler les tournées, gérer les compte rendus, gérer ces stocks, ses commandes, son SAV, sa compta, son véhicule.
- Les interactions avec les autres pro (ceux qui sont là pour aider, et ceux qui sont là pour nous passer sur le corps parce que leur commission chez le concurrent s'envole, oui la réalité du terrain c'est qu'on dérange un peu avec notre vision de ce que devrait être le sur-mesure et notre discours sur les selles adaptables)
- Devoir passer 4 demies journées bloquées chez soi et passer 6heures au téléphone avec le service client pour cause de livraisons de colis catastrophique (désolée, craquage de la semaine) et tout réadapter son emploi du temps.
- Devoir s'adapter en permanence aux aléas (météo, cheval qui déferré, etc)
- Devoir gérer des clients qui veulent une selle pour hier, alors même qu'il blesse depuis 6 mois ou qu'il n'est pas montable
C'est avoir une vraie mise de départ, car pour moi on doit présenter du choix au client et donc il faut acheter les selles. Je ne tolère pas d'arriver devant les gens avec seulement un modèle ou deux. Je veux vendre une prestation où le but est de faire ressentir aux gens. Il faut acheter au moins 15/20 modèles selon moi. Et s'en faire mettre à dispo pour le haut de gamme.
Et surtout il faut savoir lire les chevaux. Les corps des cavaliers.
Le bon fitteur est avant tout un très bon lecteur. Et ça, je pense qu'il y a une part d'inné aussi. Donc la personnalité est un paramètre essentiel.
Se remettre en question tout le temps. Parce que y'a toujours un cheval qui prend ce qu'on pensait savoir et le piétine.