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Posté le 15/11/2024 à 17h36
couagga
Posté le 15/11/2024 à 17h36
Encore faudrait-il commencer par définir ce qu'est la domination dans un contexte éthologique.
L'espèce humaine domine pourtant clairement les autres espèces.
Les collaborations animales entrainent obligatoirement une organisation inter espèce hiérarchisée. Ce qui l'on peut faire, ce que l'on ne peut pas faire, à quel moment, avec quoi et de quelle façon. Tout cela nécessite des codes.
L'organisation inter espèce repose sur la mise en place d'une interaction sociale inter espèce, cette interaction emprunte des éléments de langages aux 2 espèces concernés, consciemment ou non, et développe accessoirement aussi des éléments de communication propres. Pour avoir une coopération harmonieuse, c'est à dire ou chaque espèce va parvenir à côtoyer l'autre, voire tirer bénéfice de la coopération, un minimum d'organisation hiérarchique va s'établir, toujours en empruntant des éléments de communication partagés ou conventionnellement établis.
Dans toute espèce sociale, il existe une organisation hiérarchique et il n'est pas possible d'intégrer une organisation sociale sans établir une codification hiérarchique.
De plus, dominer n'est pas obligatoirement synonyme de brutaliser. L'acceptation d'un ordre de priorisation peut s'établir sans heurt justement sous la forme codifié d'un langage commun.
Et lorsqu'un individu d'une espèce décide pour un autre individu d'une autre espèce, ou accède prioritairement à quelque chose, il exerce bel et bien une domination.
Décider de où vit un animal est déjà une forme de domination sur lui. Décider ce qu'il mange, ce qu'il doit apprendre, des soins qu'il recevra, de la façon dont il doit se comporter en notre présence, quelle que soit la méthode éducative choisit, est l'exercice d'un pouvoir sur lui.
J'en déduis que la domination inter espèce existe bien, de part le simple fait de l'existence des coopérations animales réussies. Souvent, dans ce que je lis sur l'inexistence de cette domination, il est totalement occulté le fait de ces coopérations et même coexistences. J'ai l'impression que les argumentaires ignorent la perméabilité naturelle existante entre les espèces et leur permettant justement de collaborer grâce à l'instauration d'une organisation sociale hiérarchiquement établie.
Car il ne s'agit pas d'une espèce qui impose son organisation sociale à l'autre mais bien de la construction d'une organisation sociale commune.
L'observation basique d'un point d'eau commun à différentes espèces laisse également voir quelles espèces dominent quelles autres dans l'accès à une ressource précieuse et sans que cela ne soit l'objet de conflit sanglant systématique. Il n'y a pas de chaos dans les interactions.
Il y a des mots comme ça, qui semblent incarner "le mal", trainant dans leur sillage des représentations négatives mais finalement très subjectives.
La seule appartenance à des groupes tels que "herbivores", "omnivores", "carnivores", "animal territorial", "animal social" définit déjà une posture hiérarchique dominant/dominé inter espèce de fait.