L'alimentation du jeune Cheval
La vie entière du jeune cheval se joue durant ses premières années, et l'alimentation joue un rôle prépondérant sur la qualité de vie future du jeune cheval.
L'erreur la plus courante à ce sujet est de penser qu'un cheval en état est un cheval qui reçoit tout ce dont il a besoin. Une bonne fois pour toutes,
c'est faux, faux et archi FAUX ! (et c'est valable pour tous les chevaux d'ailleurs)
Pour illustrer ce que je dis, je vous donne un exemple volontairement grossier, mais qui va normalement vous parler.
Admettons que, pour vivre, vous ayez besoin de 2000 calories par jour. Vous avez 1000 façons de les ingérer, n'est ce pas ?
Moi, pour avoir les calories nécéssaires à ma survie, je vais manger des féculents, des légumes, un peu de viande, des fruits, et des produits laitiers. En me débrouillant bien, je vais équilibrer tout ça, de façon à avoir non seulement le nombre de calories requises, mais aussi un équilibre, entre les lipides, glucides, protéines, vitamines et minéraux. En toute logique, je vais non seulement ressembler à une déesse, mais en prime, je vais péter la forme.
Vous par contre, à la place de faire la cuisine, vous avez opté -YOLO- pour la solution de manger une motte de beurre par jour. Voilà, vous avez vos 2000 calories. Dans un premier temps, il est fort possible que vous ayez, vous aussi, un corps de déesse, bande de petites chanceuses. Puis, rapidement, vous allez sûrement vous sentir fatiguées. Il est probable que vos cheveux deviennent moches, mais ça ne durera pas longtemps, parce qu'ensuite vous serez chauves. Votre peau va se rider, vos dents vont tomber, et vous allez avoir mal partout. Et ça, ça fait pas rêver.
Ca ne vous viendrait pas à l'idée de manger une motte de beurre par jour en vous disant que c'est suffisant, on est d'accord ? Hé bah pour le cheval, c'est pareil. Ce n'est pas parce qu'un cheval semble en état qu'on doit se satisfaire de cette apparence.
Bien, revenons donc à nos poneys.
Le
jeune cheval a donc des besoins spécifiques, qui ne peuvent pas être comblés avec du foin, ou du granulé club.
Un cheval a des
besoins d'entretien (métabolisme de base, c'est ce sont le corps a besoin pour faire tourner la « machine »), auquel viennent s'ajouter des
besoins de production. Pour un cheval adulte au travail, c'est l'énergie qu'il va dépenser quand il est monté. Les besoins de production du jeune cheval servent à «
fabriquer » de la matière : de
l'os, du cartilage, des tissus, de la masse musculaire... Un jeune cheval au travail a une double contrainte de production : un cheval de 3 ans au débourrage doit consommer une nourriture parfaitement adaptée à ses besoins, sous peine d'utiliser son énergie
au détriment de l'un ou l'autre besoin.
Les grosses différences de besoins nutritionnels du jeune cheval se trouvent dans l'apport en :
MADC (Protéines) : indispensables à la fabrication de nombreux tissus, de la masse musculaire, source d'acides aminés.
MICRONUTRIMENTS, et notamment en Calcium et Phosphore (le rapport Ca/P doit être scrupuleusement surveillé), tout comme le Cuivre, le Zinc, et de manière générale toutes les vitamines et minéraux.
Attention, les carences comme les
excès sont néfastes. Un jeune cheval trop complémenté en calcium, par exemple, va sortir des suros très facilement. Il faut donc être exemplaire dans le nourrissage du jeune.
Il faut également tenir compte d'un paramètre important qui différencie le très jeune cheval d'un adulte : son
système digestif est encore immature. Par conséquent, il n'est pas encore suréquipé pour digérer de façon optimale. A nous de lui faciliter la tâche en lui proposant du fourrage d'une excellente
digestibilité, et des concentré facilement assimilables, au minimum dans sa première année de vie.
Un cheval continue de grandir jusqu'à 6 ou 7 ans, même si les besoins ralentissent après 2 ans, puisque la majorité de son organisme est déjà conçu, il n'en reste pas moins un animal dont les besoins doivent être respectés.
Les conséquences d'une alimentation hasardeuse du jeune cheval ne se voient pas toujours immédiatement. Un jeune cheval en état peut parfaitement déclarer des soucis quelques années plus tard, en pleine force de l'âge. Dans bien des cas, une retraite anticipée est une conséquence directe d'une mauvaise alimentation du poulain. Pour ne citer que les soucis les plus connus et surtout les plus redoutés par les propriétaires: ostéochondrose, soucis du squelette, arthrose...
Ca vaut donc le coup de se pencher sur le sujet.
Et donc, pour vous montrer, un petit tableau: Je vous invite juste à comparer les besoins en MADC entre un jeune et un cheval adulte de loisirs, ça devrait immédiatement vous parler