louiz a écrit le 09/08/2016 à 11h20:
Après, pour extrapoler sur la question des
fausses excuses, pensez-vous que les chiens qui font des concours sont plus volontaires que nos chevaux ?
là, par contre, mauvaise comparaison, car oui, les chiens qui font des concours le font beaucoup plus par plaisir que les chevaux (même les chiens de travail - recherche, armée...- d'ailleurs). Le fonctionnement d'un chien n'est pas le même que celui d'un cheval, il fait les choses en jouant et pour faire plaisir à son maître.
Par contre, dans la problématique de base, il y a en effet plusieurs éléments qui rentrent en jeu:
- les chevaux de sport sont sélectionnés pour au niveau physique (mental, moins, il faut le reconnaître. Cependant, ce mental se sélectionne plus ou moins de lui même parce qu'un cheval qui aura un bon mental pour aura de meilleurs résultats. En tout cas, sur des disciplines comme l'obstacle. Je suis moins convaincue pour le dressage). Il faut être lucide: le jour où on interdit le sport aux chevaux, ça sonnera aussi le glas des chevaux eux-mêmes (mis à part quelques petits groupes de chevaux sauvages). Ce sont des animaux "créés" parce qu'ils présentent un intérêt pour l'homme, rien d'autre.
- il y a des abus, qu'il faudrait éviter, et cela passe par le jugement. Je pense que, de fait, certaines disciplines permettent beaucoup plus les abus que d'autres. Un cheval qui n'a pas le cœur à sauter, même forcé, fera plus facilement une barre, donc c'est moins évident (je ne dis pas que ça empêche des actions parfois violentes, malheureusement). Un cheval de dressage, contraint, sera en théorie moins brillant, sauf que, comme cela dépend du jugement des juges et non d'un élément objectif (barre qui tombe), c'est plus aléatoire, d'autant plus quand les juges valorisent un cheval enfermés, sans abaissement des hanches, avec les jarrets à trois km derrière... bref, des signes qui, au contraire de ce qui devrait être attendu, révèlent un cheval contraint.
- il y a des chevaux qui "en veulent". Je ne sais pas s'ils aiment, mais en tout cas, ils se donnent à fond dans leur discipline et vont d'eux-mêmes jusqu'à leurs limites. Les animaux sauvages ont aussi une vie pas facile qui leur demande d'aller très loin dans leurs capacités physiques, même si ce ne sont pas les mêmes qu'en sport. Ils ne sont donc pas forcément perdants à cet échange avec nous, du moment que nous leur donnons des conditions de vie dignes répondant à leurs besoin physiques mais surtout psychologiques (et là, arrive la limite. Parce que pour qu'un cheval ait plus d'énergie à donner sur son tour, il n'est que rarement - et même jamais à haut niveau au pré avec les copains, alors que c'est ce qui correspond à ses besoins physiologiques (et pas seulement, manger, dormir et se défouler physiquement).