nightreason
Je suis profondément désolée de ce qui est arrivé à ton cheval. Donc en premier lieu, je t’adresse mes pensées les plus amicales. Cela a du être une très dure épreuve.
Je pense qu’il faut effectivement arriver à dissocier totalement ce cheval de tes références avec ton cheval disparu. Pour proposer à Barrilero un travail qui répond à sa propre personnalité.
La domination c’est l’exercice hiérarchique d’un individu sur un autre… Si la preuve scientifique n’est pas apportée de la domination inter-espèce, l’observation laisse tout de même clairement supposer l’inverse. Donc on lit énormément de réserve sur ce sujet lorsqu’on s’y intéresse mais aucune affirmation, ni dans un sens ni dans l’autre. Finalement peu importe le mot qu’on accepte d’employer, il s’agit de se faire obéir, comme cela se fait au sein d’un troupeau.
Nous, humains, avons un souci avec la subjectivité du mot "domination", ou même "hiérarchie" et lui préférons "respect" lorsqu'il s'agit de dresser les chevaux. Mais au final, ce qu'il y a derrière est la même chose : obtenir du cheval une collaboration saine avec nous qui émettons des demandes et un cheval qui répond conformément à ce qu'on attend de lui. Nous exerçons notre ascendant. Il faut le faire avec intelligence.
Cette obéissance s’obtient effectivement en ayant une attitude déterminée, de la confiance, de la clarté, de la justesse. Il faut savoir poser des limites très claires, dès le départ.
Le chifney impacte directement la bouche. Personnellement, je n’aime pas du tout ce genre d’outil. Le caveçon me semble bien plus approprié car il préservera toutes les qualités de la bouche tout en garantissant un véritable effet en cas de besoin et uniquement si une action répressive a été appliquée. En usage normal, il ne sera pas préjudiciable.
Tu as de l’expérience

, il faut que tu te réfères à cette expérience et que tu augmentes ton niveau en tout : vigilance, anticipation, clarté, demande, récompenses et recadrages. C’est important de te faire confiance et de monter en exigence sur toi-même. Sans oublier tes principes, que je connais (et auxquels j’adhère), tu peux tout à fait te montrer plus « autoritaire » et déterminée sans basculer dans des pratiques qui ne te conviennent pas.
L’autorité ne doit pas être vécue comme de l’abus de pouvoir. Imagine peut-être plus cela comme une autorité parentale, celle qui a une responsabilité de protection pour un individu qui n’a pas encore conscience des conséquences de ses actes et/ou d’une situation et qu’il faut à la fois protéger contre lui-même, protéger des autres et éduquer avec bienveillance mais efficacité pour le rendre "responsable en société".
C’est un cheval en pleine force de l’âge et mature, physiquement. Son caractère est affirmé. Il faut s’adresser directement à son intelligence, sa capacité à apprendre. Il est important de le récompenser au même titre qu’il faut le sanctionner lorsque son comportement est dangereux. Un autre cheval le dominant dans un troupeau n’irait pas par 4 chemins pour le soumettre. Heureusement, n
ous n’avons pas et ne devons pas à aller jusqu’à ce niveau de brutalité. En tant qu’humains, nous avons à notre disposition d’autres moyens : surprendre, anticiper, détourner, détailler, séquencer, récompenser. La répression doit donc reposer sur la fulgurance et l’effet de surprise pour être efficace et interrompre le plus rapidement possible un comportement inapproprié. c'est une question de sécurité pour tout le monde.
La base c’est un travail en longe. Avec un outil qui te permettre de contrôler ton cheval et d'intervenir efficacement. A mettre en œuvre comme si c’était un poulain. Ainsi, tu reposes les codes d’écoute et de respect pas à pas, sans compter sur des savoirs antérieurs (les bons comme les mauvais). Tu pourras donc récompenser les bons et réprimander les mauvais. Ton cheval sera attentif à toi si tu es intéressante pour lui. C’est-à-dire : apaisante, gratifiante, sécurisante, agréable. Il faut donc guetter les moindres signes positifs de sa part pour les valoriser. Cela contrastera avec les signes négatifs que tu vas sanctionner.
Je sais que cette proposition primaire récompense/sanction peut sembler très réductrice, surtout en employant ces mots

. Pour autant, tant que ton cheval ne peut pas identifier clairement, par l’expérience, un référentiel de comportements validés et un référentiel de comportements non validés par son leader/dominant (Toi), il se débrouillera seul comme il le fait pour l’instant, à ton détriment et en se mettant en danger.
Fais des choses simples, très simples, classiquement mais avec détermination et justesse. Ton cadre doit être posé strictement dès que vous entrez en interaction. C’est-à-dire dès la prise de contact, dès le pansage, dès la moindre manipulation.
Tu es donc un phase de rééducation et non d’éducation. Il faut donc commencer avec beaucoup plus d’exigence. Une fois que tu auras constaté des progrès et que ces premiers progrès seront confirmés durablement, alors tu pourras te montrer plus souple, passer en mode "éducation" et quitter le mode "rééducation", sans basculer bien sûr dans le laxisme ou l’approximation.
Le cheval accorde sa confiance à celui dont il connait clairement la position hiérarchique et le langage parce qu’il sait quoi faire (ce qui est ok et ce qui ne l'est pas) et ça le sécurise. Il est complice s’il trouve en plus un sentiment de d'écoute, de protection. Il devient curieux et généreux s’il est gratifié.