couagga
couagga a écrit le 30/05/2021 à 11h52:
@elea2008
donc on peut raconter n'importe quoi mais si c'est bien dit, c'est ok...
Ce n'est pas ce que j'ai dit, ou alors je me suis mal exprimée.
J'ai simplement souligné que l'oral du brevet n'était pas un oral où on évalue l'acquisition de connaissances (comme ça peut être le cas au bac par exemple, ou dans l'enseignement supérieur), mais un oral où on évalue la capacité de l'élève à mener une démarche de recherche, de mise en lien de ses connaissances et de présentation de son travail (ce qui est bien plus riche et complexe que "bien dire" quelque chose)
Contrairement à toi, je trouve que, si cela est correctement encadré, c'est un travail intéressant et extrêmement formateur.
Mettre en lien ses différents savoirs, ses savoir-faire, ses expériences... est un exercice fondamental pour l'apprentissage du point de vue du fonctionnement neurologique (c'est notamment un paramètre important du processus de mémorisation)
En tant que documentaliste, c'est le coeur de mon travail : apprendre aux élèves à s'informer par eux-mêmes et leur permettre d'acquérir des connaissances fiables.
Dans le cas de la jeune fille que je citais plus haut, je ne suis pas intervenue sur ses connaissances que je jugeais erronées concernant le travail ou l'alimentation des chevaux, car j'estimais que sa démarche était bonne : elle avait interrogé les professionnels auprès de qui elle avait fait son stage. Il se trouve que ces professionnels (que je connais), comme beaucoup d'autres, ont des visions du travail du cheval et de l'alimentation qui diffèrent de la mienne (et en partie de certaines données scientifiques), mais ça reste plus du domaine de la prise de position que de celui des connaissances.
Quand à l'auteur du post, elle n'a pas dit qu'elle pouvait raconter n'importe quoi sous prétexte que ses profs n'y connaissaient rien en chevaux, mais juste qu'elle n'avait pas besoin de rentrer dans les détails, ce qui me semble pertinent.
Par ailleurs, en tant qu'enseignante, j'ai longtemps trouvé aberrant l'absence d'apprentissage de l'oral à l'école (j'ai même fait un mémoire là-dessus) : c'est un domaine où l'on a des attentes fortes vis-à-vis des élèves, mais qu'on prend très rarement le temps d'enseigner. Pourtant, prendre la parole en public ça s'apprend (comment placer sa voix, comment occuper l'espace, etc.).
Si on ne prend pas la peine de l'enseigner en classe, on en fait un moyen de sélection discrimant : seuls les élèves qui bénéficie de cet apprentissage (de manière informelle) par le biais de leur milieu familial vont s'en sortir.
Par conséquent, je trouve très positif qu'on ait instauré un oral en milieu de scolarité secondaire (avant, il fallait attendre l'oral de français en première) pour inciter l'ensemble des professeurs (et pas seulement les professeurs de langue, qui le faisaient déjà) à réfléchir à cette question de l'oral et à l'intégrer davantage à leurs programmes de formation.
Dans mon collège, nous avons un système de tutorat pour l'oral du brevet (chaque enseignant suit un certain nombre d'élèves dans leur préparation)
J'ai des élèves qui préparent des sujets que je qualifie de connaissance pure : "la création de l'ONU" par exemple. L'élève prépare un exposé très complet, très précis, mais ça reste moins intéressants (pour lui notamment, en terme d'apprentissage) que ceux qui ont réfléchi à des sujets où ils mettent en lien des connaissances avec leur expérience et leur réflexion.
Par exemple, j'ai une élève, ancienne participante de mon atelier théâtre, qui fait un sujet sur le théâtre au collège : au départ elle pensait relier le travail de l'atelier et les enseignements reçus à travers les textes de théâtre étudiés en français pendant ses 4 années de collège... finalement, elle s'est rendu compte qu'il y avait d'autres liens possibles, notamment entre l'écriture théâtrale et la réalisation d'un exposé de latin sous forme de scènette, ou la mise en scène des spectacles de l'atelier et la mise en espace de son projet d'évaluation en Arts du cirque en EPS. Son sujet d'oral promet d'être passionnant, bien plus que si elle s'était contenté d'un sujet sur "l'histoire du théâtre" par exemple.