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Utilisation de la voix en équitation
Posté le 28/02/2020 à 16h29
couagga
Posté le 28/02/2020 à 16h29
La voix est une aide essentielle et naturelle.
En classique elle est interdite en concours parce que justement elle va se substituer aux aides techniques de contact.
Par contre, et toujours en classique, il n'est pas rare que les plus grands écuyers de référence et de tout temps, en conseillent l'usage et mettent en évidence son importance. On est pas tous et toujours sur un terrain de concours.
L'éthologie équine mentionne "simplement" et grosso modo, que le cheval n'a pas un langage oralisé développé, qu'il ne communique pas principalement par sa voix. Pour autant, il est loin d'être sourd, bien au contraire, et comme beaucoup d'espèces domestiques, il développe une communication inter-espèces plus ou moins riche, en fonction d'un environnement plus ou moins stimulant.
Nous humains, espèce très "oralisée", faisons passer nos émotions et intentions dans notre langage, non seulement par le sens des mots que nous employons mais aussi grâce à l'intonation utilisée ainsi que notre langage corporel plus ou moins consciemment.
Les animaux qui nous entourent, que nous croisons, cotoyons, auront plus ou moins de capacités à percevoir émotions et intentions dans l'intonation. Je suppose d'ailleurs qu'une espèce sociale, donc plutôt conditionnée à l'attention aux autres pour assurer la cohésion et l'organisation du groupe,sera plus attentive aux informations émanant d'un individu, quel qu'il soit, par réflexe. Même si sa compréhension peut être erronée.
Ce n'est donc pas parce qu'un cheval ne parle pas par nature, qu'il n'entend pas et ne peut capter et prendre en compte certaines informations sonores.
L'éducation, l'entrainement et la relation doivent lui permettre de donner un sens à ce qu'il entend, puisque d'une part il entend très bien, d'autre part il a une excellente mémoire associative (un son = une action). Il est de plus très sensibles aux émotions et au langage corporel qui accompagne notre verbiage.
Il n'est donc pas "éthologique" de se priver d'une voie de communication, en l'occurrence la voix, sous prétexte que le cheval n'est pas un animal extrêmement "oralisé". La communication inter-espèce fait totalement partie des interactions entre un individu et son environnement, que B. Cyrulnik qualifierait peut-être de "niche sensorielle" et dont la richesse de stimulation va permettre le développement des aptitudes à communiquer au delà de ses sens de prédilection. On apprend pas au cheval à parler, on lui apprend à écouter, reconnaitre, associer, ce dont il est parfaitement capable, voire même où il excelle.