Je trouve ça grave les remarques que bon nombre d'entre vous ont eu sur le non désir d'enfant, autant dans le cercle familial que plus large.
Quand j'étais childfree je n'ai jamais rencontré ces difficultés et je n'aurais pas supporté que l'on me dise que j'allais changer d'avis.
Typiquement dans mon cercle pro ou parmi mes soignants, jamais personne n'a osé me demander si je voulais des enfants ou pas. C'est beaucoup trop intime comme choix et c'est hyper déplacé / irrespectueux de demander ça à un collègue ou un patient ! Les seuls dérapages que j'ai eu au boulot c'était une phrase du genre "tu verras quand tu auras des enfants" et tout de suite suivi de "enfin si tu en veux, mais ça me regarde pas". Et en fait c'était infantilisant avec un management paternaliste malsain, mais jamais je ne me suis sentie jugée sur mon non désir d'enfant et on ne m'a jamais demandé de me justifier.
Dans mon cercle amical certaines de mes copines voulaient des enfants, d'autres ne savaient pas trop et se questionnaient, j'étais la seule à être sûre du non et personne ne jugeait personne.
Dans ma famille mes parents m'ont toujours dit "bien sûr ça nous ferait plaisir d'avoir des petits enfants mais c'est ton choix et on sera heureux si tu l'es"
Le reste de ma famille oncles tantes cousins... on ne m'a jamais parlé de ça ni même posé la question.
On nous parlait un peu plus d'enfants depuis notre mariage, je répondais quelle que soit l'allusion "haha ouais" pour ne pas mordre à l'hameçon. Mais franchement les remarques me passaient totalement au dessus. Je ne voulais pas d'enfant et je ne me sentais pas du tout concernée par les fantasmes que les gens de ma famille (ou celle de mon mari) projetaient sur mon couple, je n'avais pas non plus besoin d'annoncer au monde que je ne voulais pas d'enfant. C'était ma décision et il n'y avait qu'à mon mari que je devais la vérité.
Et puis il y avait ma grand mère à qui je l'ai dit un jour, elle a juste répondu "oh oui à ton âge je n'en voulais pas non plus, quand je voyais la tripotée bruyante et sale de mes neveux chez mon beau frère ça me dégoûtait. Et puis ta mère et son frère je les ai aimés de suite car c'était les miens, donc ils étaient propres et bien élevés". J'étais jeune à l'époque son témoignage m'avait fascinée. C'était très proche de ce que je ressentais aussi avec les enfants des autres - bruyants et sales.
Bref je n'ai jamais senti la moindre pression ni le moindre jugement dans mon parcours de childfree, c'était un choix respecté par ceux qui savaient, choix que je ne partageais pas sans en avoir envie.
Aujourd'hui mon premier enfant n'est pas encore né mais je préviens déjà mes proches qui n'y en aura pas deux. Là encore les remarques "tu verras bien" me passent au dessus et je ne ressens pas de jugement particulier. Les gens qui réagissent à ça, c'est juste une projection de leur propre vision du monde et de la vie, ça ne me concerne en rien.
Tout ça pour dire : Je suis triste et choquée en même temps de lire vos témoignages, ça me dépasse totalement la violence que vous devez affronter pour un choix aussi personnel. L'époque que l'on vit fait vraiment flipper, vous avez tout mon soutien
... et j'ai toujours 25 ans dans ma tête mais mes articulations me disent que je me gourre tous les matins au réveil sur ce dernier point 
