Je me décide à faire ce topic, en espérant ne pas trop avoir à y ajouter des posts pour mon cas personnel, car j'ai découvert à mes frais que ce "syndrome" est bien trop méconnu des vétérinaires et si cela peut servir à un autre couple...
Contexte: En septembre 2021, j'achète un 3ans, sa posture est dégradée, il se tient très sous lui, je mets cela sur le compte des parages que j'estime insuffisants (pieds hauts, "pieds-bots" aux antérieurs, talons très hauts, fourchettes pourries en profondeur sur les 4 pieds) et son bassin très engagé "génétiquement".
La visite véto clinique est OK, les radios montrent une 3eme phalange à l'alignement perfectible, pas grave, je vais rectifier le parage.
Je commence le travail sur les pieds, parages et ferrure qui laissent le pied s'ouvrir, soins des fourchettes, le pied s'ouvre franchement. Il passe pieds nus en décembre 2021, et on alterne entre pieds nus et duplos quand les sols sont gelés.
En parallèle, dentiste, shiatsu, ostéo, mise au travail pour qu'il détende son bassin, bref soins "normaux" pour rectifier sa posture.
De mai 2022 à juillet 2023, on enchaine les abcès MONSTREUX. Tous les 3 ou 4 mois, un antérieur puis l'autre.
A chaque fois, il perce en couronne et en sole. Les cavités d'abcès aux radios sont énormes. Le cheval est sur 3 pieds pendant 10jours à chaque fois, et perd une couche de sole un mois après (franchement, on s’y fait…)
Ma podo pointe directement du doigt un gros soucis métabolique (le cheval mange juste du foin et un CMV à l'époque), je passe sur une ration élaborée par une nutritionniste (sans céréales) sans effets.
Le véto me dit de referrer - c'est non, j’ai 2/3 connaissances en pieds, et je suis convaincue que ce ne sont pas des abcès de pied-nu. Le cheval est négatif piro / lepto / Lyme / Erlihiose / cushing.
Après qq mois, je rechange d'aliment, je fais intervenir une nutritionniste / naturopathe: il mange une nouvelle ration, mais il fait toujours des abcès. Et il commence à se gratter beaucoup, et à être vraiment accro aux grattouilles.
En décembre 2022, Je demande l'avis d'un vétérinaire devenu podologue, qui commence à me parler douleurs chroniques de l'intestin et de paroi poreuse: le cheval se courbe autour de son ventre, donc ses appuis podo sont dégradés, donc on n'arrive pas à lui améliorer les pieds. La paroi poreuse laisserait passer des toxines, qui font des abcès CQFD. On commence à bosser ensemble en décembre 2022. Et on lui doit beaucoup!
Février 2023, le cheval fait une anorexie sévère juste après avoir percé un énorme abcès à l'antérieur: il ne mange pas pendant 4 jours (enfin seulement des branchages ou écorces de chêne pour se purger), urine foncé, veux botter les gens qui s'approchent de son ventre, montre des spasmes abdominaux.
Le véto-podo (qui est loin et n’a pas de clinique) me parle d'endotoxémie car les muqueuses sont rouges sombres, le véto en charge ne voit pas l'urgence et me demande de ne pas amener mon cheval en clinique malgré les résultats sanguins catastrophiques. Je le gave de charbon actif... et j'espère qu'il passe la nuit.
Examens cliniques deux jours après montrent un petit ulcère du pylore, un épaississement de sa paroi intestinale par endroits, un gros manque de globules blancs dans le sang, un foie trop gros (inflammé?) et pas à la bonne place (??) des ulcères sur la langue (??). On me refuse une biopsie intestinale.
Le cheval est mis sous Gastroguard et Keal, on me conseille de vermifuger +++ et de poser une ferrure complètement rigide pour ces abcès (le CR mentionné en toute lettre « absence de réaction au test de la pince… ). Que je refuse, ne croyant pas aux abcès comme cause des douleurs mais comme conséquence d’un soucis interne. Il remange (merci l'acuponcture), échappe à l'hospitalisation, et moi je cherche un véto qui veut bien investiguer sur les vraies causes. Je trouve une véto qui étudie le dossier, me croit, et on attend la prochaine crise...
Avril 2023: il refait un gros abcès et une grosse crise de spasmes intestinaux après un changement de pension. Il se gratte énormément (queue, flancs - mais pas l’encolure - il adore que je gratte toute la zone intestinale / lombaires). On réalise une biopsie en suivant, qui revient positive. L'intestin est inflammé de façon importante, le cheval a 5ans et le pronostic n’est pas bon. Si on ne le stabilise pas, cela finira par perforer.
Il est mis sous corticoides de début juillet à mi-septembre (500mg/jour au début pendant 10jours, puis 250 pendant 2 mois, puis 150mg, et arrêt net car il me fait une lymphangite carabinée avec 41,7° de fièvre, les corticoides étant immuno-suppresseurs, on arrête de suite) et je fais faire un tests allergènes pour nous aider à éviter de le nourrir avec des aliments qui pourraient inflammer son intestin
Il revient positif à toutes les céréales, la luzerne, les carottes, le soja, etc... même si on admet que les tests ne sont pas fiables à 100%, de tels résultats sont anormaux.
A l'heure actuelle, il n'est plus sous corticoides - même si un jour, il faudra peut-être refaire un traitement, comme chez les humains atteints de tels syndromes.
Il est sous traitement de désensibilisation mensuelle (injection sous-cutanée) pendant un an. J’attends de voir ce que donne les démangeaisons au printemps…
Il mange un aliment le plus naturel possible (mais je souhaite le complémenter en protéines et calories, le foin seul ne suffit pas à son âge), et supplément en lithothame, Glutamine et pré/probiotiques quotidiennement.
il est toujours pieds-nus, et même si ses pieds sont petits par rapport à sa taille, ils commencent à être fonctionnels.
Nous avons travaillé sur l’émotionnel et en soins énergétiques, en parallèle des molécules chimiques pour réduire l’inflammation (mais du coup répercussion sur son système immunitaire non négligeable…)
Sa posture en tout temps s’est grandement améliorée, même si par moments il semble avoir mal a l’intestin (aucune réaction au sanglage, mais n’aime pas qu’on le panse sur les dernières côtes). Il est parfois ballonné, mais n’a pas de kotwasser (ou très rarement, et jamais de là à lui souiller les postérieurs).
Il reste très sensible (émotionnellement parlant, même si c’est un gros introverti, ce qui semble être un facteur assez commun, chez le cheval et chez l’humain), et une énorme composante de notre parcours est de me mettre à son niveau de finesse et ne pas l’agresser.
Les symptômes de cette maladie sont différents selon chaque individu (cheval ou humain), donc notre parcours n’est qu’un exemple. Le kotwasser et les diarrhées chroniques sont souvent présents (mais pas du tout hors période de crise dans notre cas). Lui extériorise principalement par les pieds, mais d’autres auraient des coliques bcp plus fréquentes et intenses!