|  | Bonjour, je voudrais savoir à partir de quels exercices peut-on dire que l'on fait de la haute école?
Quelle est la différence entre la haute école et la basse école? |
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Un peu vexé d'avoir pondu une aussi longue réponse qui t'a été adressée le 9/11 08 et que tu n'aurai pas reçue?? Je t'en fait profiter une autre fois...once again now ......!
Ce qui ,dès le début de l'utilisation du terme (XVIe.),a distingué la haute de la basse école, dans le dressage des chevaux (pour la guerre) est la notion d'élévation ,du cheval, par rapport au sol.
La basse école couvrait :tous les "airs près du sol."...par opposition à
la haute école ,les "airs au dessus du sol ",c.a.d. les figures dans lesquelles le cheval s'élève par rapport au sol (se dresse ou "saute").
La basse école s'arrètait donc aux airs majeurs de ce qu'on appelle aujourdh'ui le :"dressage": deux pistes,pirouettes,piaffer ,passage
(les anciens ne pratiquaient pas les chgts. de pieds rapprochés et c'est Baucher -1850-qui aurait inventé le chgt : au temps).
La haute école travaillait à obtenir les airs relevés: au nombre de
sept:.pesade,croupade,balotade,cabriole,courbette,mezair,le pas et le saut..qui tous, obtenus aux piliers, procédait de figures(ou « manèges ») de guerre, destinées à tirer le cavalier cerné de fantassins, de ce mauvais pas.
(Cf La Guérinière;L'école de cavalerie)
Les « sauteurs » n'étant désormais conservés, par pure tradition de spectacle..,que par Vienne et Saumur (Les Sauteurs en Liberté), depuis plus d' un siècle, le vocable "haute école " a progressivement désigné "l'équitation de haut niveau ,ou: savante ",chez les militaires comme les civils que le terme "Basse" n'enthousiasmait guère .(Cf. basses- pyrénées..)
« L'équitation savante » quand à elle, s'est distinguée de l'entrainement à la guerre à partir de la Renaissance Italienne (1500) lorsque la noblesse italienne(subitement inoccupée par la paix) inventa :le loisir,les jeux de cour, les divertissements du « carrousel » ou le cavalier devait briller grâce à son cheval dans des fêtes .. jeux d'adresse , des joûtes et des tournois.
Utilisant des "chevaux légers" cette équitation de représentation, de "spectacle ",de parade appelée Ecole Italienne provoqua un engouement extraordinaire dans toute l'Europe et il n'était pas rare qu'un fils de famille Suédois ou Français fasse le voyage de Naples, séjour inclus, pour être formé aux "pratiques nouvelles" auprès des célébrités que furent :Cesare Fiaschi, .
Frederico Grisone, G.B.Pignatelli (fin du 16e.)
En France ,Salomon de la Broue,A. de Pluvinel, Dupaty du Clam, écuyers formés en Italie ,reprennent le « concept » et développent,en les francisant, (on dit :améliorent !) les pratiques de la nouvelle école , enseignent « l’Art Equestre, » dans des « Académies » ( d’où naîtra , plus tard,le vocable :Equitation Académique) et rayonnent par le Manège de Versailles (Du Plessis ,de Vendeuil,Gaspard de Saunier) et le Manège Royal des Tuileries, confié à…
………. F.R. de La Guérinière ,le plus célèbre de nos écuyers de cette époque avec le titre d’Ecuyer du Roi et celui de Père de l’Equitation Française., et par sa notoriété ,et par ses écrits. (Précurseur de l’épaule en dedans).
« Cette équitation de vanité, compliquée, prétentieuse et manièrée « (Cf. :J.Lenoble du Teil -1892) ,si elle avait contaminée TOUTE l’Europe, sera toutefois prise en défaut dès la moitié du 18eme , à la suite des constants revers et insuccès de la cavalerie Française pendant la guerre de 7 ans. La défaite française de Rossbach détermine la réaction contre l’Académisme.
L’Ecole militaire de Paris, crée sous D’Auvergne revient à des techniques à but militaires, préconise le bridon, change la position du cavalier.
En Allemagne Hunesdorf fait de même pour réagir contre les « superfluités et les maniérismes » de l’Ecole Espagnole de Vienne.
Vient la Révolution ;nos écuyers émigrent en Allemagne.
L’école de Saumur est ,plus tard, rétablie par Louis XIII mais sa direction est confiée à deux écuyers (Cordier et de Chabanne) dont l’un perpétue les principes Académiques de Versailles, l’autre applique les nouveaux principes militaires.
La polémique renaît jusqu'à l’arrivée de D’Aure (élève de d’Abzac) et celle de la nouvelle méthode de F.Baucher (Ecuyer de Cirque) ,qui va rediviser les genres.
L’Hotte fusionne les deux « genres » en donnant la préférence : aux principes de D’Aure pour l’équitation d’extérieur ;à ceux de Baucher pour l’équitation dite savante.
Parmis les grands cavaliers militaires de cette époque :le Capitaine de Saint-Phalle, écuyer à Saumur ainsi que des élèves de Baucher :
Le Capitaine Raabe,le General Faverot de Kerbrech..
Pour les civils :James Fillis écuyer à la Cour de Russie.
Leurs polemiques et controverses passionnaient l’opinion et certains ont poussé les acrobaties équestre j’usqu à un point discutable ,par simple orgueil et concurrence.
Fillis est responsable du « galop sur trois jambes » et du galop en arrière, également revendiqué par Baucher.
Pour ce qui est du véritable inventeur du : galop en arrière, il m’a été donné d’éprouver cet ngrace à un cheval nommé :ESPOIR XXV (AQPS de courses),qui, n’ayant pas souhaité attendre que la voie soit libre de tout camions-remorques (bruyants, il est vrai) ,a trouvé d’instinct ce naturel artifice pour traverser : tout de suite, sans forcer ma main un seul instant.
Il est patent que tous les « airs de fantaisie (pas et trot :d’école,espagnol ,galop sur place,en arriere ;piaffer passage –AV et AR-comme les sauts sont tirés du registre des exitations ou des défenses naturelles du cheval et exploitées pour la vanité du spectacle.
Ce n’est qu’à partir de 1880 et l’invention du Chronophotogaphe et sa mise en oeuvre par l’Institut MAREY en France, par Muybridge à S.Francisco que la science a offert à l’équitation les moyens de voir et mesurer les gestes fugitifs de la locomotion ) des chevaux (qui se sont révélés inverses de toutes les croyances admises ) et de pénétrer la biomécanique équine pour en tirer les règles de son fonctionnement dont les bases fantaisistes étaient jusqu’ici dictées par seul empirisme.
Depuis la Renaissance,et ses procedés « artistiques »les méthodes d’utilisation du cheval n’ont cessé de connaître un flux et un reflux entre : Académisme et Utilitaire d’extérieur
Malgré les remarquables études de SEVY (Cdt de Beauregard) et les implacables critiques de Lenoble du Teil : (Professeur à l’école des haras nationaux, Membre de l’Institut des Sciences et de la Societé centrale Vétérinaire.) …….
…….. « les principes de cette équitation compliquée, prétentieuse et maniérée, sortie de la vieille école Italienne, et reposant toute entière sur le plus faux équilibre qu’il ait été donné de concevoir, ont été de plus en plus simplifiés par les écuyers français ;
Mais les idées sur lesquelles ils reposent sont jusqu’ici restées les mêmes en sorte que nous sommes encore les esclaves d’une routine « Académique ou artistique »qu’il importe de rejeter pour mettre notre pratique équestre en rapport absolu avec les lois du biomécanisme que le cavalier est appelé à diriger dans son fonctionnement naturel….
…. J’ai du constater que plusieurs données anciennes, précisément les plus capitales, celles qui forment les assises de l’édifice équestre, sont en complète contradiction avec les lois naturelles divulguées par la méthode expérimentale…. »
Aujourd’hui, l’Equitation Sportive ( Athlétique) ne peut puiser ses techniques de base de conduite et d’entrainement qu’au tronc commun décrit plus haut, en se demandant : ce qui valable pour l’effort sportif et ce qui lui est nocif.
Mais ceci est une autre histoire ,qui ne concerne pas votre mémoire sur l’aspect « artistique » de l’équitation de spectacle.
C’est dans les milieux équestre que m’est apparu le fait que chaque fois que le mot : « ART » est employé ,il a une finalité de :« SPECTACLE ».
ABL.