Si on regarde toutes les races dites "proches du cheval sauvage" ou très rustiques, on constate que leur taille varie de 1,10m à 1,30m le plus souvent, sans jamais excéder 1,40m à 1,45m (pour le camargue par exemple). Pendant des siècles, les cavaliers se sont contentés de montures de cette taille: au 19 ème siècle encore, dans les chevaux de l'armée cités en exemple par Baucher, on voit que pas mal d'entre eux ne mesurent en fait que 1,35m!
Les chevaux plus grands sont tous le résultat de sélection par l'homme, qui les a au départ le plus souvent fait grandir pour les besoins de la traction animale, où on avait besoin d'animaux plus forts. Plus tard, on a commencé à chercher aussi de grands chevaux de selle avec les débuts de l'utilisation sportive du cheval, pour les courses, l'obstacle et les concours de dressage (le critère performance était devenu plus important que le critère résistance indispensable aux chevaux de guerre d'antan).... et aussi tout bêtement parce que le fait d'être juché sur une grande monture était jugé plus esthétique et plus flatteur pour l'ego des cavaliers!
Mais évidemment, plus on s' éloigne du type originel pour laquelle la nature avait sélectionné l'espèce, plus cela peut induire des problèmes que la nature n'avait pas prévu:
- pompe cardiaque sous dimensionnée (à comparer avec le coeur de la girafe, specialement prévu pour ça, lui: 11 kg, 170 pulsations par mn, pression artérielle 2 fois supérieure...)
- poids accru sur les membres, induisant des soucis d'articulation et aussi beaucoup de pieds.
- système digestif plus long, ayant à assimiler une quantité beaucoup plus importante de nourriture concentrée, induisant davantage de coliques.
Si on cherche un cheval rustique et durable, il vaut mieux évidemment ne pas trop s'éloigner du type "sauvage". Après tout est histoire de compromis, entre la taille du cavalier, l'utilisation qu'il fera de son cheval, et la rusticité qu'il souhaite pour celui-ci...
Concernant la facilité à les monter, evidemment la taille a un impact aussi: cela ne change en rien le caractère bien sûr, mais à caractère égal la force nécessaire pour maîtriser un petit ou un grand cheval ne sera pas du tout la même: ça n'est pas un hasard si l'équitation allemande des 100 dernières années était réputée si lourde, et si les conservateurs de l'équitation de légèreté montaient plutôt des barbes ou des ibériques: ça tient pour l'essentiel au modèle des chevaux qu'ils montaient! Aujourd'hui c'est encore différent, il y a maintenant de grands chevaux plus légers avec beaucoup de sang, qui amènent encore de nouvelles évolutions dans l'équitation: plus légère parfois, ou carrément rollkurée quand ceux-ci sont tellements pétés de gaz et de force que les cavaliers n'ont trouvé que ce moyen pour continuer à les maîtriser....mais là c'est un autre débat...