6 j'aime
Pieds nus : vos choix de parage ?
Posté le 20/12/2019 à 16h28
rose25
Posté le 20/12/2019 à 16h28
J'ai essayer les deux sans forcément le vouloir... je m'explique!
J'achète ma pouliche, 7 mois à l'époque, aucun pb d'aplomb à noter. Je fais appelle à une MF qui a démarrer son activité depuis 2-3 ans, mais formée par quelqu'un de très reconnu dans le coin. Elle est douce, franche dans ses propos, le courant passe bien et le travail est de qualité.
On fait comme ca pendant 2 ans sans trop rencontrer de soucis. Mais au dernier rdv, elle et moi n'avions pas des emplis du temps qui collaient, donc je l'autorise pour une fois, exceptionnellement de parer ma pouliche sans moi, à condition d'avoir un petit sms à la fin. Visiblement ca s'est bien passé, rdv dans 6 semaines. Je vais voir ma pouliche 2-3 j plus tard, la sort du pré sans trop me poser de question et commence à la panser. Et là je vois que les pieds ne sont pas comme d'habitude, ils sont plus ronds certe, mais quelque chose cloche, je ne saurait dire quoi...
La semaine se passe, arrive le week-end suivant et j'ai toujours cette impression étrange que quelque chose cloche. Elle ne boite pas, ne présente pas de gêne particulière, mais un truc visuellement me dérange.
La semaine d'après, je me fais attrapée par mon gérant de pension "Ca date de quand ton dernier rdv MF???" Effectivement, ses pieds étaient du grand n'importe quoi ! Plus de rondeur, plus du tout beau, de la corne à foison qui partait dans tous les sens... On n'était pas au stade de babouche heureusement, mais en même pas 2 semaines, c'est comme si rien n'avait été fait. En plus on remarque comme des trous qui se forment entre le "vrai" pied et la corne en surplus et elle présente une gêne sur les sols durs, elle est vraiment sur des oeufs dès qu'on sort du sable ou de l'herbe.
Je prend des photos, les envoie à la MF en demandant ce que c'est. Réponse? "J'en sais rien, mais moi j'ai fait mon parage, on verra ca au prochain rdv là j'ai pas le temps". C'est à ce moment-là que j'aurais dû comprendre que j'avais fait une erreur en l'autorisant à parer sans moi !
Bref, je me retrouve avec une MF catastrophe qui n'écoute pas mes questions ou inquiétudes. Je demande autour de moi quel MF appeler. Soit ils vont en retraite, soit ils n'ont plus le temps pour de nouveaux clients... je commence à me renseigner sur internet et me tourne vers un podologue naturel
Le type vient au premier rdv en ayant écouter mes questions et inquiétudes. Il scrute les pieds de ma pouliche, fait des photos, prend même des mesures. Je pose des questions, il répond avec de longues explications scientifiques et détaillées.
On intervient pour redonner une "voûte" au pied, pour le rendre meilleur, qu'il ait une forme optimal et selon ses dires "rattraper les erreurs de ces MF qui ne savent pas parer, mais seulement ferrer"
A tout son discours sur le pied, il ajoute un discours plus global sur la santé, toujours avec à l'appuie des preuves scientifiques tirées d'articles spécialisés et de diverses expériences qu'il a rencontrer ou qu'on lui a partagées.
Je continue donc avec ce pareur pendant environ un an. Mais pour autant, ma jument est toujours aussi mal sur les cailloux car "il lui faut du temps pour retrouver sa qualité de pied". Il prend toujours autant de photos et de mesure au fil des rdv. Il me donne des conseils, nous fait tester des produits sans sur-facturation.
Donc on peut dire que tout va bien. Oui mais voilà, la jument à 3 ans, n'a rien fait de particulier dans sa vie (dans le sens où on à toujours été à pied à cette période de sa vie, jamais trotter sur du dur, encore moins galoper, jamais fait de saut, jamais fait d'abus sur les tendons etc. du moins de mon voulu, après si elle en fait au pré en faisant l'andouille, je ne peux et ne veux pas l'empêcher de vivre)
Bref, on se retrouve toujours autant mal, les pieds sont certes plus réguliers dans leur qualité, mais toujours avec de l'inconfort sur les sols durs.
Et là, une énorme discussion s'engage avec mon gérant de pension qui ne comprend pas ce qu'on vit. Certes elle a du sans de PS et donc à priori des pieds de piètre qualité, mais quand même! Il remarque surtout que ses talons sont vraiment bas et qu'après tant de temps, on devrait voir des améliorations, même minimes qui pourtant ne sont pas totalement au rdv...
J'en parle avec le podologue qui fait le même constat que nous (c'est déjà mieux par rapport à la précédente MF on me dira!) Mais pour lui, ce n'est pas de son fait car il fait TOUT pour mettre le pied conforme et optimal. Et là il commence à exagérer ses propos. Il comprend qu'on s'inquiète, mais peut-être que le pb vient d'ailleurs. Peut-être qu'elle a une pathologie plus grave qui demande des test coûteux pour confirmer un diagnostique qu'il pose à l'instinct. Selon lui, ma jument est peut-être "en danger de mort" car "l'herbe est surement trop riche ici!" et cela se ressent dans les pieds. Il propose même de poser les bonnes questions sur des forums de podologues équins !
Bref, avant de demander à ma véto de faire 3000 analyses coûteuses pour un résultat incertain, de changer le lieu d'habitation de ma jument car tout y est parfait sauf l'herbe trop riche, mon gérant me recommande de changer de MF.
Donc sur ses conseils je fait appel à un ancien MF, reconvertit dans le monde du bâtiment, mais qui continue au black à faire des parages et ferrage. Il a une vision entre le monde "pur" de la maréchalerie et le monde du pied nu. Donc clairement sur le papier c'est pas terrible, mais j'en arrive à un point où je ne sais plus à quel saint me vouer. J'ai paniquer toute seule. On en a rajouter une couche. Personne n'est d'accord sur le fonctionnement du pied du cheval. Tout est remis en cause, même des choses qui me semble importantes mais pas à ce point tout de même. D'autant plus que ma jument est la seule à réagir ainsi dans tout le cheptel de chevaux actuels et passés... Bref les explications du podologue me semblent trop grosses, même si c'est avec des preuves scientifiques.
Je me lance avec le nouveau MF. Je me dit qu'on va déjà essayer sur quelques mois, et aviser après. Si ca se passe bien, pourquoi pas un an, sinon... bah en fait sinon je ne sais pas, je suis juste perdue à ce moment là entre la théorie, la pratique, les préventions qu'on voit de partout. En fait je n'arrive pas à prendre de recul face à la situation et j'angoisse.
1er rdv, le constat est flagrant, oui ses talons sont trop bas, ce qui explique que rien ne suive derrière et qu'elle marche sur des oeufs. Elle a tantôt le pied sec, tantôt le pied humide avec des fourchettes pourrissant aux belles saisons mais jamais en automne/hiver étrangement.
Sa philosophie : à moins d'une pathologie sévère (et encore selon les cas!!!) on ne devrait pas chercher à figer le pied dans un modèle type. Si on est né avec un léger décalage dans nos pieds, mais qu'on est bien ainsi, pourquoi chercher à avoir un pied parfait si cela nous cause des douleurs et inconforts?
Donc petit à petit, il ne retire que l’excédent de corne, laisse les talons prendre le temps de pousser. En fait il agit surtout en pince et en mamelles. Rien d'autre. Il n'apporte pas de critique quant à la structure de son pied, il me dit seulement de faire attention à l'allure choisie sur le sol que nous empruntons.
Je lui fait remarquer que ses parages sont trop courts, car au lendemain de son passage elle n'est pas très à l'aise. Il corrige de suite le tir, me laissant quelques millimètres de rab pour gagner en confort. Il donne un effet roll-on pour éviter une corne pointue et cassante.
Après un an, le constat est sans appel : elle est plus à l'aise en effet! C'est tout simplement flagrant ! On sent qu'elle hésite encore un peu, mais elle est nettement plus fluide dans ses pas sur sol dur.
Après deux an : on pourrait presque dire que ces difficultés sont derrières nous. Elle regarde moins où poser ses pieds, elle gagne en fluidité. Par moment elle a besoin de revenir sur de l'herbe, mais ce n'est pas choquant. Autant avant elle cherchait à éviter les cailloux par tous les moyens et on sentait que c'était un calvaire de traverser la cours en cailloux entre l'air de pansage et le pré. Là elle marche tranquillement sur la caillasse jusqu'à sentir un inconfort qu'elle résous en cherchant l'herbe.
Après trois an : les phases où elle recherche l'herbe sont de plus en plus rares et même de plus en plus courtes, on pourrait trotter sur les cailloux si on le voulait vraiment. Elle ne regard plus où elle marche, elle n'a plus d'appréhension.
La route est encore longue pour l'avoir totalement à l'aise sur sol dur et peut-être qu'on y arrivera jamais car cela fait parti du charme des pieds nus, mais clairement ils sont de meilleurs qualité. Non pas parce qu'on les a forcer dans une forme dite "optimal" mais parce qu'ils sont dans une forme qui lui convient à elle.
Et je le voit particulièrement cette année par rapport aux soins que j'apporte à ses pieds ! Je n'ai rien mis contre la pourriture des fourchettes en 2019 tout simplement car il n'y en avait pas besoin. J'ai peut-être un peu graisser durant la canicule, mais c'est tout !
La conclusion pour moi, c'est qu'à moins d'une vraie pathologie sévère (pied bot ou fourbu par exemple) il vaut mieux respecter le pied plutôt que de le forcer dans un moule inconfortable pour le cheval.
J'ai une connaissance qui a appliquer cela sur ses QH. Oui leur pieds sont beaux à l'extérieur et quand on soulève ca ne donne pas très envie. Leur aspect n'est pas du tout académique. Mais ils sont à l'aise, ne présentent aucun soucis dans leur allures quelque soit le sol.
Auparavant elle a tenter de les forcer dans un moule notamment en abaissant les talons. Résultat : ils ont enchaîner les abcès. Elle a été obligée de ferrer pour laisser la corne du talon reprendre en épaisseur.
Alors est-ce le moule? Est-ce le talon? Les deux?
Quoi qu'il en soit, on a tous constater dans nos entourages respectif qu'un cheval pied nu n'est bien dans ses sabots que quand on respecte la structure de son pied.
Aujourd'hui je pare moi-même ma jument une fois sur deux car 90% du travail consiste à retirer le surplus de corne. Et encore, je continue de faire appelle à mon MF clandestin pour m'assurer que je ne fait pas de bêtise et qu'il peaufine le boulot que je fais. Pour lui je pourrais l'appeler moins souvent, mais je ne suis pas assez sûre de moi pour le moment.
Alors bon, on pourrait me dire que c'est mal de prendre au black, que je n'ai aucune garantie derrière, que c'est pas cool pour les MF déclarés. Oui c'est vrai. Mais pour moi ce qui compte c'est que ma jument se sente bien dans ses pieds. Des MF, j'en n'ai pas 36 dans le coin et qui rentrent en plus dans mes critères de disponibilité (plus question de laisser quelqu'un toucher à mon cheval sans ma présence, même un pro), de finance (car payer près de 50€ pour des coups de râpe non efficaces... ca suffit!) et d'écoute de l'expérience client (car après tout, ma jument reste consommatrice de ce service et moi cliente donc c'est bien nous qui sommes le mieux placées pour juger la qualité du travail fourni). Alors je continue de bosser avec un type au black qui respecte les pieds de mon cheval, écoute mes attentes et ne nous bassine pas avec des excuses ou explications capilo-tractées.