Cheval qui rue après le montoir

petitemorue
La proposition de unecavaliere est tout à fait adaptée et de bon sens, as tu essayer avec la selle de ton coach (qui n'a aucun problème quand il monte...) ?
Dans ta description, il y a certainement un problème matériel mais peut-être pas que ... et il ne faut jamais négliger les problèmes comportementaux (souvent symétrique cheval/cavalier et inversement) en les nommant comme l'on veut (test ou autre) et surtout sur des jeunes chevaux qui peuvent avoir différentes façon de s'exprimer, mais dans 98 % des cas, il y a un schéma action/réaction.
Par exemple, sur une des 4 ans que j'ai (elle a 5 ans aujourd'hui), j'ai une cavalière (galop 6-7) beaucoup plus légère que moi qui déclenchait des réactions de la jument au montoir en prenant le troussequin (même très légèrement... mais trop pour un jeune cheval). J'avais moins de problème qu'elle mais la jument était tout de même en attente de ce moment et pas totalement sereine quand je mettais le pied à l'étrier.
Quand j'ai pu cibler ce problème, j'ai "obligé" la cavalière à juste poser sa main droite sur le troussequin et au bout de 15 jours , c'était réglé.
Aujourd'hui, la jument s'est musclée, elle est bien travaillée (mais 2-3 fois par semaine pas plus) et même si la cavalière prend un peu le troussequin, la jument ne bouge pas, même en extérieur et quelques soient les conditions

A noter aussi, dans les problèmes de montoir, il y a aussi, pour ce que je vois, dans un cas sur 3-4, souvent un problème de "bouche". Quand je dis cela ce peut-être un souci d'embouchure et/ou de réglage filet (muserolle trop basse par exemple) mais aussi un problème de tension sur les rênes. Beaucoup de jeunes n'aiment pas avoir une trop forte tension quand on leur monte dessus, ils peuvent avoir l'impression d'être bloqué vers l'avant (ce sont tout de même des proies... qui s'échappent vers l'avant) et quand tu es monté et que tu ouvres un peu les mains, pouf ça part en live...

Beaucoup de choses ont étés dites avec lesquelles je suis d'accord, niveau douleur et recherche etc
Je ne vais pas revenir la dessus, je pense que tu as assez d'elements.

Une fois toute possibilité de douleur et d'inadaptation de matériel écarté je pense que j'aborderais le sujet de cette manière la :
Tu dis que tu l'as immobile au montoir. La sens tu deja tendue a ce moment la? A quel moment précis est ce qu'elle se tends (bien avant de "peter en l'air, il faut trouver le moment qui déclenche le stress)
C'est sur cette phase la qu'il faudra travailler.
Est elle sensible aux friandises?
Si oui, il faut travailler longuement sans arriver au moment ou elle réagit.
Trouver le moment ou elle commence a se tendre, et repeter, repeter, repeter, en s'arretant juste avant et félicitant grandement avec renfort de friandises.

Petit a petit tu devrais pouvoir reculer ce moment, monter descendre plusieurs fois, peut etre en la gardant pliée (tu dis qu'elle s'arrete quand elle est pliée) et en récompensant grandement ces moments la.
Le lui rendre agréable, quitte a passer des semaines à ne faire que ca, ca te sera utile pour la suite car laisser se comportement s'installer c'est l'enfer assuré pour l'avenir.
Elle devrait intégrer que le moment du montoir est sympa, qu'il est toujours récompensé d'une friandise, qu'on ne lui demande pas direct de travailler (quitte a rester arreté un petit moment en grattant avant de débuter le travail) etc..

J'imagine, comme elle ne travaille que 20 min avec tes coachs, qu'elle va tous les jours au paddock ou au pré?
Donc en soi ce n'est pas bien grave si elle ne travaille pas physiquement très fort avec toi pendants quelques jours.

Voila comment j'aurais abordé le problème, bien sur en dehors de toute douleur déja évoquée

Par contre il faut impérativement que ce travail soit suivi par tes coachs, qu'ils ne tirent pas dans l'autre sens en montant dessus "quoi qu'il arrive"
Cela pourrait créer une vraie confusion pour ta jument.

magiconnemara Je vais suivre ton conseil. Dans tous les cas, une fois que la piste santé et matérielle sera écartée il ne me restera plus que ça sur quoi travailler.

Et si entre temps mes coachs me disent qu'elles n'ont pas de problèmes, ça sera qu'il vient de moi... Ce qui est possible vu mon niveau de stress au montoir, elle doit avoir l'impression d'avoir un machin tout crispé qui lui grimpe dessus.

Mais c'est dingue qu'au bout de 20 min de monte, je puisse monter et descendre sans qu'elle bronche d'un poil.

petitemorue as tu essayé de la longer un peu avant de monter?
Peut-être qu'à chaud elle le tenterai moins, mais ça me paraît curieux qu'elle ne le fasse plus du tout avec tes coachs

Je viens à l'instant d'avoir le debrief de ma coach..

Elle n'a pas bronché d'un poil au montoir..

Je vais devenir chèvre XD

Alors je te conseille de regarder ta prof la monter, en filmant, et de lui demander de te filmer quand tu montes également.
Il y aura peut-être des différences qui ne te saute pas au yeux au premier abord

Par exemple, ajuster les rênes au montoir, certains chevaux détestent
Ou bien parler quand on est stressé : (ça je faisais moi avant ) on parle pour rassurer le cheval, et se rassurer aussi un peu, mais du coup le cheval se demande pourquoi on stresse, et stresse d'autant plus...

Toutefois ça n'écarte pas la piste de la douleur au dos, si par exemple tu te lances de plus bas, ou bien tu fais tourner la selle, ou bien c'est pas la même selle, ou sangle...

petitemorue observe très attentivement ta coach monter, prends éventuellement une vidéo pour la repasser au ralenti.

Puis, essaye de monter exactement comme elle

J'ai peut-être loupé des trucs, mais ta jument a quel âge ? Comment sont ses conditions de vie ? Son alimentation ? Son passé ?

Je ne crois pas que la question ait été posée mais as-tu testé de la longer avec ta selle ? Et si oui as-tu remarqué une gêne/défense ?

tu n'as ta pouliche que depuis 2 mois, elle ne te connaît donc pas encore (et vice-versa)

montée 4 à 5/semaine : n'est-elle pas trop jeune pour cela ? 5 ans = adolescence, montée des hormones, poussées de croissance...
quand le cheval est jeune (et moins jeune) il est bon d'espacer les séances de travail/ apprentissage d'au moins 1 jour pour permettre à le leçon de se fixer. Donc par ex travailler lundi, mercredi, vendredi ; trop en faire est improductif.

Les jours de repos surtout chez un jeune ne sont jamais "perdus" c'est le corps qui se repose, ale mental qui assimile l'affect qui s'apaise et se relâche.

Quand la musculature se fait, lors de l'exercice les muscles sont soumis à un effort, une tension, qui doivent être suffisamment "intenses" pour les fatiguer. Lors de la période de repos et récupération qui suit, le muscle se renforce pour être à même d'affronter un nouvel effort.

Trop de stimulations créent des fatigues durables, des tensions, des courbatures....c'est inquiétant car le jeune cheval associe le travail à un mal-être. Et peut y répondre par des défenses.

Puis il peut y avoir la piste des douleurs à explorer :
la selle fait mal = j'aime pas le travail monté
le travail me fatigue/ fait des courbatures = j'aime pas être montée
le poids sur le dos fait mal gêne
etc.
le poids sur le dos peut faire mal au dos mais aussi aux pieds par ex. ...; ,



les blocages viennent peut-être d'un sur-rythme de travail



s'il y a tant de blocages, la selle peut y participer... et rajouter du "mal" sur le mal. (sans parler de douleur mais de désagrément)



est-elle adaptée à cette pouliche ?

-

ou alors qu'elle ressent le travail monté comme trop fatiguant ?



normal car les ruades sont un danger...
est-ce que tu as essayé la désensibilisation au montoir ?
la faire se mettre le long d'un escabeau
l'enjamber et t'asseoir (au besoin en te faisant tenir)
récompenser
attendre la relaxation (soupir, machouillis)
récompenser
descendre

(attention la désensibilisation ne marche que si l'action ne comporte pas de désagrément... un cheval qui est sympa au montoir et a des séances de travail monté rébarbatives va vite redevenir rétif)...

elle n'a pas d'autre "travail" à part monté ? il y a pourtant plein d'alternatives ...



du coup je viens de lire ces précisions.


tu penses que quand tu montes elle monte en pression et c'est pour cela qu'elle rue ?

avec mon ardennais anxieux j'ai bcp travaillé la relaxation (il n'aurais pas osé ruer mais dans la fuite et la panique... = dangereux)
lui apprendre à se relaxer lors du travail à pieds
retransposer les exercices de "décompression" monté.

si ça continue après avoir changé de selle : clinique et protocole de recherche d'une gêne ou douleur...
mais tu 'en es pas encore là !



bah lors de la mise au travail c'est normal que le poulain dise "je préfère jouer au pré, glander avec les copains"
C'est à nous d'être assez progressif, pédagogue, à l'écoute, pour insensiblement, mener le poulain débourré vers le jeune cheval et le cheval vert vers le cheval fait.

Conserver leur curiosité en les écoutant assez pour les respecter sans être laxiste.



ok mais :
si elle a mal et que tu ne descends pas = tu la dégoûtes du travail monté... pas super comme début dans la vie...

mon mérens à eu une période comme ça vers 5 ans. Chaque départ au galop = rodéo.
Après passage véto, ostéo, mf, il n'y avait rien de physique.
J'ai pris des cours pour etre au top de la discrétion, précision, relaxation, sérénité lors des départs au galop.
Ca s'est arrangé.
Si le cheval avait eu mal (pieds, selle dos,...) continuer à s'acharner à monter n'aurait fait qu'envenimer le pb.

averrhoes Ton approche est intéressante. Je n'ai pas l'occasion de voir mes coachs monter, je travaille en journée lorsqu'elles montent. C'est vraiment tendu niveau organisation pour assister à la séance.

Mais pour ton histoire du troussequin, il est tout à fait possible qu'il y ai un schéma similaire.. je me suis même intérrogée sur le stick. Pour l'instant elle en a peur et la plupart du temps je monte à cheval avec, peut être que ça peut jouer.

Ce qui est sûr c'est qu'elle est extremement démonstrative, et ça fait écho à ce qu'explique ardennesacheval sur le placement des aides.. j'ai toujours eu l'habitude de demander le départ au galop "franchement", avec elle c'est coup de cul assuré. Si je demande discrètement j'ai des départs magnifiques.

Ce ne serait pas surprenant qu'au montoir j'ai une attitude, ne serait-ce que dans ma crispation qui déclenche ses réactions..

Mercredi dernier j'ai monté en cours, et quand je me suis mise à cheval elle n'a pas ruée, elle s'est beaucoup agitée, partie en crabe mais ma coach était là et m'a donnée les instructions et ça a été réglé en 5 secondes.
Dimanche sans ma coach ça a effectivement été une autre histoire..

Mais pour l'instant je n'arrive pas à anticiper le moment ou ça bascule.

ardennesacheval
Pour le nombre de séances de monte, je ne sais pas quel est le bon rythme. Actuellement c'est lundi, mercredi, vendredi par mes coachs et moi je m'intercale (ou pas) le dimanche. Sinon je travaille en longe, en liberté, en main.. Je la trouve formidable en main, tellement réceptive, avec un petit caractère, mais on se découvre plutôt pas mal, et même si ça lui arrive de se lever en main, j'arrive parfaitement à désamorcer et à la recentrer sur moi.



Avant la venue de l'ostéo on était sur un rythme bien plus doux, 2 ou 3 séances par semaines.
C'est suite au début de ses ruades que mes coachs m'ont conseillée de la mettre au travail plus régulièrement.



Probablement mieux que la mienne mais sûrement moins que celle que je compte faire spécialement pour elle..

Pour ce qui est du reste, j'ai l'impression que beaucoup de choses vont se dénouer une fois la selle adaptée.

Mais en attendant je doute, beaucoup, je me remets en question, je la remets en question, je cogite h24. On me dit que je lui cherche des excuses, que je m'en cherche aussi et que la solution est dans le travail et l'apprentissage.

J'en ai parlé longuement à une de mes coachs, elle me dit qu'elle n'a aucun soucis avec elle au montoir, et qu'elle ne se pose pas 36 questions, mais que si moi je le fais, elle va prendre le dessus..
Et lorsqu'elle m'a donnée son cours, je me suis rendue compte que j'étais tellement crispée que je ne respirais plus...

Et moins je la monte plus j'ai peur de le faire. D'autant qu'elle a du jus la pépette. C'est ce que je voulais, enfin un peu. Mais je ne suis pas vraiment habituée, du coup les allures trop rapides me font tout de suite penser à un cheval qui panique, alors que c'est juste comment elle est...

Enfin je digresse, et je pars dans tous les sens.
Demain je travaille le montoir. Une amie va venir m'assurer, la tenir pendant que je fais mes tests.. on verra bien.

Tu es en train de te faire peur avec cette jument... ce n'est pas bon du tout.

Tu voudrais bien avoir confiance en elle, mais le préalable indispensable c'est la confiance que toi tu as en TOI.

J'appelle ça le cycle de la confiance :

1- J'ai confiance en moi

2- Donc mon cheval a confiance en moi

3- Donc mon cheval a confiance en lui
(de façon positive et pas en mode il décide tout seul, mais par exemple, il a de moins en moins de réaction de peur ou se calme tout seul)

4- Donc je peux commencer à envisager de faire confiance à mon cheval